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Les salariés et bénévoles régionaux d'APF France Handicap ont monté cette ligne téléphonique, ouverte à tous (adhérents ou non adhérents).
Elle s'appuie sur les compétences d'un réseau de référents qui sauront répondre à toutes vos questions, vous aider à résoudre vos problèmes, ou simplement rompre votre isolement....
Article paru dans l'édition Boulogne le 30/03/2020
Les personnes souffrant d’un handicap sont-elles plus exposées au coronavirus ? Le point avec Christine Trepte, représentante pour les Hauts-de-France d’APF France handicap.
Pierre-Laurent Flamen |
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Les personnes en situation de handicap ne sont pas vraiment plus exposées au coronavirus que d’autres. Photo Archives Hubert Van Maele
– Les handicapés sont-ils plus fragiles face à la pandémie de coronavirus ?
« Pas forcément. Si la personne n’a pas d’autre problème que son handicap, elle est comme le reste de la population. Moi, je suis en fauteuil et je n’ai pas d’autre difficulté. Après, il est tout à fait normal que les établissements médico-sociaux soient fermés pour éviter la contagion. Il y a évidemment les myopathes, les personnes atteintes de la maladie de Charcot qui sont plus fragiles face à la pandémie. Mais il serait mensonger de dire que toute la population des handicapés, soit deux millions de personnes en France, est plus fragile. »
– Vous parlez de deux millions de personnes en situation de handicap en France. Quelle est la situation dans le Nord et le Pas-de-Calais ?
« C’est très compliqué d’avoir ces chiffres. Les Maisons départementales de la personne handicapée (MDPH) ne sont pas tenues de communiquer leurs données. »
– Vous mettez en avant la pauvreté des personnes handicapées plutôt que leur éventuelle fragilité face au coronavirus. Pourquoi ?
« Parce que c’est la plus grande injustice qui nous touche ! Cette situation de pauvreté est liée à l’Allocation pour adulte handicapé (AAH). Avec l’AAH, on est sous le seuil de pauvreté. Selon l’INSEE, le seuil de pauvreté en 2019 était de 1 041 € par mois, l’AAH est à 900 €. Et si vous bénéficiez d’une autre ressource, quelle qu’elle soit, l’AAH diminue encore. Si vous êtes en couple, les revenus de votre conjoint sont pris en compte. En bref, on a le droit d’être handicapé à condition de rester célibataire ! Le handicap est subi par tout l’environnement familial mais, en plus, on réduit les revenus de la famille. »
– Cette fragilité financière peut-elle être compensée par du travail adapté ?
« Pour ceux qui ont une invalidité d’au moins 80 %, le taux de chômage est le double de celui qui sévit en France. Pour la première fois, il a baissé légèrement l’année dernière. Mais on rencontre vraiment des problèmes à l’embauche. Donc, on attend beaucoup d’une loi sur le «déconcubinage» de l’AAH, le fait que les revenus du concubin ou de l’époux ne soient plus inclus dans le calcul de l’AAH. Mais cette loi devait passer au Sénat. Il va falloir patienter. »
Lors de la conférence nationale sur le handicap du 11/02/2020, le Président de la République s'est finalement engagé à ne pas remettre en cause l'existence et la spécificité de l'Allocation Adulte Handicapé. Sur ce sujet, nous en sommes donc à un statu-quo, qui ne nous satisfait pas et ne répond pas à nos revendications.
Nous demandons la création du revenu individuel d’existence afin que les personnes en situation de handicap puissent vivre dignement :
Un revenu qui ne prend pas en compte les ressources du conjoint / de la conjointe
Un revenu dont le montant est supérieur au seuil de pauvreté (évalué à 1 026 €)
Un revenu pour toutes les personnes en situation de handicap, dès 18 ans : bénéficiaires de l’AAH, vivant à domicile ou dans un établissement, salarié·e·s et usager·e·s en milieu adapté et protégé (entreprises adaptées et établissement et services d’aide par le travail), bénéficiaires de pension d’invalidité ou de rente…
Pour défendre nos droits et appuyer nos revendications, nous organisons une conférence de presse dans le région Lilloise, à l'issue de laquelle nous remettrons au Préfet une pétition.