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Boulogne : le transport en commun mis à l’épreuve des handicaps

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Service public

La Compagnie des Transport du Boulonnais (CTB) a relevé le défi de Globe Handicaps en confrontant ses conducteurs, volontaires, à ce que connaissent chaque jour leurs passagers en situation de handicap.

Par Grégory Faucquez |

 
Photo d'Alain Blassiau dans un bus

Alain Blassiau a testé l’accessibilité du bus, en l’occurrence cette barre placée trop haut. Ce qui n’est pas dans les bus couramment utilisés sur le réseau Marinéo, rassure le directeur Olivier Arts

Tous les cinq ans, les conducteurs, contrôleurs et agents d’accueil de la Compagnie des Transports du Boulonnais suivent une formation obligatoire sur le bon accueil des passagers en situation de handicap. « C’est une formation essentiellement théorique, observe Pierre Leflon, secrétaire de l’association Globe Handicaps. Ce que nous proposons aujourd’hui, c’est une mise en situation et l’occasion d’un échange avec des personnes en situation de handicap qui sont, ou voudraient bien, être usagers du réseau. »

Bandeau sur les yeux

Cette journée de sensibilisation était facultative pour les employés de la CTB. Ceux qui le souhaitaient pouvaient se poser un bandeau sur les yeux (en plus du masque), se munir d’une canne blanche et remplir la mission d’aller du hall du dépôt au bus, en empruntant la rampe aménagée spécialement pour l’autre exercice, celui de l’accessibilité en fauteuil roulant.

Être en fauteuil, c’est le quotidien d’Alain Blassiau, qui d’emblée a constaté que la rampe est située trop haut pour s’y agripper confortablement. Ce qu’admet en l’occurrence le directeur de la CTB, Olivier Arts qui précise cependant que le bus utilisé pour l’exercice n’est pas du modèle le plus courant sur le réseau« où les barres sont à la bonne hauteur ». L’emplacement réservé au passager en fauteuil roulant est équipé d’un dossier, dos à la route, et normalement d’une ceinture : « C’est important, parce que bien souvent, les pneus de fauteuil ne sont pas assez gonflés, ce qui réduit l’efficacité du frein du fauteuil » explique John Bremnar, conducteur-receveur.

Photo des Pamart et de leur chien devant un bus

La CTB s’engage à ce qu’en 2023, la totalité de ses bus soient équipés de rampe UFR (Usager en Fauteuil Roulant). Pour l’heure 61 bus sur les 75 du parc en sont équipés, pour la plupart automatisées. Ces aménagements sont complétés par la capacité qu’ont certains bus de « s’agenouiller », c’est-à-dire de s’incliner pour faire coïncider la rampe avec la chaussée. Une particularité utile quand le quai n’est pas aux normes PMR. Sur les 409 arrêts urbains que compte l’agglomération, 73 % sont accessibles ; dont 19 de la gare routière du boulevard Daunou, où l’on trouve également onze bornes d’informations voyageurs délivrant des annonces sonores.

Comme le précise Olivier Arts, l’accessibilité du quai ne fait pas tout  : «  L’opportunité est évaluée dès qu’il y a des travaux de voirie. Mais rendre un quai accessible dépend son environnement, par exemple la largeur du trottoir. La règle est que pour qu’un quai soit accessible, il faut que tout soit accessible à deux cents mètres autour. »

«Il y a une amélioration» selon la présidente de l’Union des Malades et Handicapés du Boulonnais

Prenez-vous souvent les transports en commun ?

J’ai arrêté de prendre le bus il y a cinq ans. Je me suis retrouvée dans une situation où des personnes se trouvaient dans la porte, le bus était bondé, et je n’ai pas pu descendre au bon arrêt. J’ai eu tellement peur que j’ai arrêté de prendre le bus. Mais j’ai participé récemment à des ateliers de Marinéo, et je dois dire qu’il y a eu une amélioration globale.

Aujourd’hui vous avez testé le bus, l’application et les bornes d’informations de la gare routière, qu’en pensez-vous ?

J’ai signalé que ce serait bien que le nom des arrêts soit indiqué en braille. Et sur les bornes d’information, l’emplacement du bouton, tout en dessous du boîtier, n’est pas pratique. Je suis mal voyante, donc je devrais pouvoir me servir de l’application avec le paramètre accessibilité, mais les caractères sont trop petits (NDLR : un point que la CTB s’est immédiatement engagée à faire corriger).

Ce que vous avez constaté vous incite-t-il à reprendre le bus ?

C’est surtout les ateliers qui me redonnent confiance, mais oui. Nous avons accès à deux allers-retours par semaine avec le TPMR, mais c’est bien de pouvoir prendre le réseau ordinaire.

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