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Les berges de la Liane sont devenus un agréable lieu de promenade très prisé des boulonnais, mais pas des malvoyants. En effet, une fois engagée sur la promenade, rien ne permet à une personne malvoyante ou à son chien guide de repérer qu'elle arrive au niveau d'une sortie de la promenade.... Elle est donc condamnée à aller jusqu'au bout, et à faire demi-tour.
Nous avons rencontré dans une réunion constructive la CAB, pour tenter de trouver une solution. Nous sommes parvenus à plusieurs options possibles qui seront testées au printemps prochain sur les premières sorties rive droite après le pont de l'entente cordiale.
Bien évidemment, nous souhaitons que ces tests soient concluants et que la solution soit généralisée à l'ensemble de la promenade. Nous avons également insisté sur le besoin d'étude des cheminements piéton avec valise ou poussette et usagers en situation de handicap entre la gare et l'axe Liane : aujourd'hui, il s'agit d'un véritable parcours du combattant dès la sortie du bâtiment...
Nous n'avons pu acquérir la certitude que la prolongation de la promenade vers Nausicaa sera pensée pour les mal-voyants ; dommage car plus le problème est traité en amont, moins la solution est chère !
La Ville a créé la commission d’accessibilité, comme le veut la loi. Mais aucune réunion n’a été tenue, privant les personnes en situation de handicap d’une précieuse tribune.
Par Amélie Soirant |
Pots de fleurs, poubelles ou voitures garées sur le trottoir : « tout est un obstacle » raconte une bénévole de l’association APF France Handicap. Après deux AVC, Marie* se déplaçait en fauteuil roulant. Aujourd’hui, elle a besoin d’une canne. Sa situation la confronte à des faits qui, pour nous valides, sont invisibles. « Avant, quand je me garais à cheval 5 minutes sur un trottoir, je ne pensais vraiment pas que ça pouvait déranger quelqu’un », se souvient cette maman. Pourtant cette situation l’a mise en danger par la suite. « Quand il a neigé cet hiver, j’ai été obligée de rouler sur la route, comme souvent, puisque dans ma rue il y a toujours des voitures garées sur le trottoir. Une voiture a glissé en freinant et a failli m’écraser. »
Incivilités et Impunité
Cette Calaisienne a déposé plusieurs mains courantes pour essayer de faire changer les habitudes et pouvoir utiliser les trottoirs « Même quand la police municipale passe près de places PMR (personne à mobilité réduite) elle ne vérifie pas s’il y a la vignette. Et souvent, ce ne sont pas des personnes en situation de handicap. »
Des histoires de difficultés et de combats quotidiens, Laura en a plein aussi : entre les trottoirs pas abaissés au niveau des passages piétons comme dans la rue de Valenciennes, ou le poteau en plein milieu du trottoir du pont Curie rendant le passage impossible. Laura se déplace avec une canne et ne peut pas rester debout immobile plus de 10 minutes. « L’été, la ville organise beaucoup d’animations. Pour un concert, j’avais demandé s’il y avait des chaises pour les PMR. On m’a répondu que je n’avais qu’à apporter la mienne. Avec mes problèmes d’équilibre, je ne peux pas. » Pourtant si les deux bénévoles de l’association APF ne tarissent pas d’exemples dans lesquelles leur déplacement est compliqué voire impossible, elles insistent ; « il y a eu énormément de progrès faits à Calais, poursuit Marie, que ce soit en centre-ville, autour de la grande poste ou autour du théâtre. »
Beaucoup de progrès de faits
« On sait que tous les commerces ne peuvent pas être mis aux normes. Mais il y a des choses simples qui pourraient être mises en place », renchérit Laura, qui s’est rapprochée de la mairie pour participer à la commission communale d’accessibilité. Obligatoire dans les communes de plus de 5 000 habitants depuis une ordonnance 2014, cette commission est composée d’élus et de membres d’associations représentant des personnes ayant un handicap (sensoriel, physique…) mais aussi les personnes âgées. « On m’a baladée de service en service et on a dit qu’on m’appellerait. » Laura attend toujours le coup de fil.
Deux heures par an… et pourtant
La commission aurait bien été créée à Calais. Mais que sur le papier, puis ce qu’à notre connaissance, aucune réunion n’a eu lieu. « Chaque année, elle doit faire un état des lieux de l’accessibilité sur la voirie, les espaces publics et faire des propositions qui visent à améliorer l’accessibilité. On a demandé les rapports de cette commission à la mairie et à la préfecture, on n’a rien eu », détaille Perrinne Anquez, chargée de mission à l’antenne calaisienne d’APF. Selon elle, cette commission « permettrait de faire avancer les choses. » « Je ne comprends pas pourquoi la commission ne se réunit pas à Calais alors que des choses plus compliquées sont mises en place par la mairie » s’interroge Laura. « Ce n’est qu’une réunion de deux heures par an », dit Pierre Leflon, élu au conseil départemental de l’association, qui a participé à la commission de Boulogne. Un manque de considération ? « Souvent, là où ça bouge, ça ne tient qu’à la volonté des élus. »