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Cette réunion annuelle brève et dense a permis à chaque collectivité (mairie, CAB) d'exposer les travaux effectués en 2019 en matière d'accessibilité (voirie, ERP publics et réseau de transport). Certaines présentations ne permettent pas d'évaluer la conformité du planning des travaux effectués avec les agendas déposés en 2015 ; nous serons donc amenés à prendre rapidement rendez-vous, pour disposer d'un taux d'avancement fiable de la mise en accessibilité 18 mois avant les échéances standard prévues par la loi.
Un point d'avancement sur l'accessibilité du réseau de bus a également été présenté, ainsi que l'avancement de nos demandes relatives à des arrêts spécifiques.
Les perspectives d'amélioration de l'accessibilité de l'axe Liane aux mal-voyants ont été exposées. Nous avons insisté sur la nécessité d'améliorer la jonction piétons entre la gare et l'axe Liane, qui constitue aujourd'hui un jeu de piste.
Nous avons également présenté notre analyse de l'accessibilité des commerces du centre de Boulogne (voir plus haut), qui pourrait déboucher sur la rédaction d'un guide spécifique.
Enfin, nous avons questionné la présidente de la commission sur le taux de logements accessibles pour les projets de logements sociaux neufs, dont la valeur minimale a été scandaleusement ramenée de 100% à 20% par la loi Elan (décret du 11/04/2019). En effet, la CAB affiche aujourd'hui un taux de 28% de logements sociaux accessibles ; la stricte application de la loi dégraderait de facto la situation actuelle. Certaines collectivités ont décidé de maintenir le taux de 100% ; la réponse en réunion, qui se voulait rassurante, montre que le sujet n'a pas été évoqué dans les instances communautaires, et nous restons sur notre faim...
La Ville a créé la commission d’accessibilité, comme le veut la loi. Mais aucune réunion n’a été tenue, privant les personnes en situation de handicap d’une précieuse tribune.
Par Amélie Soirant |
Pots de fleurs, poubelles ou voitures garées sur le trottoir : « tout est un obstacle » raconte une bénévole de l’association APF France Handicap. Après deux AVC, Marie* se déplaçait en fauteuil roulant. Aujourd’hui, elle a besoin d’une canne. Sa situation la confronte à des faits qui, pour nous valides, sont invisibles. « Avant, quand je me garais à cheval 5 minutes sur un trottoir, je ne pensais vraiment pas que ça pouvait déranger quelqu’un », se souvient cette maman. Pourtant cette situation l’a mise en danger par la suite. « Quand il a neigé cet hiver, j’ai été obligée de rouler sur la route, comme souvent, puisque dans ma rue il y a toujours des voitures garées sur le trottoir. Une voiture a glissé en freinant et a failli m’écraser. »
Incivilités et Impunité
Cette Calaisienne a déposé plusieurs mains courantes pour essayer de faire changer les habitudes et pouvoir utiliser les trottoirs « Même quand la police municipale passe près de places PMR (personne à mobilité réduite) elle ne vérifie pas s’il y a la vignette. Et souvent, ce ne sont pas des personnes en situation de handicap. »
Des histoires de difficultés et de combats quotidiens, Laura en a plein aussi : entre les trottoirs pas abaissés au niveau des passages piétons comme dans la rue de Valenciennes, ou le poteau en plein milieu du trottoir du pont Curie rendant le passage impossible. Laura se déplace avec une canne et ne peut pas rester debout immobile plus de 10 minutes. « L’été, la ville organise beaucoup d’animations. Pour un concert, j’avais demandé s’il y avait des chaises pour les PMR. On m’a répondu que je n’avais qu’à apporter la mienne. Avec mes problèmes d’équilibre, je ne peux pas. » Pourtant si les deux bénévoles de l’association APF ne tarissent pas d’exemples dans lesquelles leur déplacement est compliqué voire impossible, elles insistent ; « il y a eu énormément de progrès faits à Calais, poursuit Marie, que ce soit en centre-ville, autour de la grande poste ou autour du théâtre. »
Beaucoup de progrès de faits
« On sait que tous les commerces ne peuvent pas être mis aux normes. Mais il y a des choses simples qui pourraient être mises en place », renchérit Laura, qui s’est rapprochée de la mairie pour participer à la commission communale d’accessibilité. Obligatoire dans les communes de plus de 5 000 habitants depuis une ordonnance 2014, cette commission est composée d’élus et de membres d’associations représentant des personnes ayant un handicap (sensoriel, physique…) mais aussi les personnes âgées. « On m’a baladée de service en service et on a dit qu’on m’appellerait. » Laura attend toujours le coup de fil.
Deux heures par an… et pourtant
La commission aurait bien été créée à Calais. Mais que sur le papier, puis ce qu’à notre connaissance, aucune réunion n’a eu lieu. « Chaque année, elle doit faire un état des lieux de l’accessibilité sur la voirie, les espaces publics et faire des propositions qui visent à améliorer l’accessibilité. On a demandé les rapports de cette commission à la mairie et à la préfecture, on n’a rien eu », détaille Perrinne Anquez, chargée de mission à l’antenne calaisienne d’APF. Selon elle, cette commission « permettrait de faire avancer les choses. » « Je ne comprends pas pourquoi la commission ne se réunit pas à Calais alors que des choses plus compliquées sont mises en place par la mairie » s’interroge Laura. « Ce n’est qu’une réunion de deux heures par an », dit Pierre Leflon, élu au conseil départemental de l’association, qui a participé à la commission de Boulogne. Un manque de considération ? « Souvent, là où ça bouge, ça ne tient qu’à la volonté des élus. »