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Commerces - Page 5

  • La commission fantôme de Calais

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    Bulletin d'information du 20/11/2019


    podcast

  • Commission accessibilité de Calais

    A la une de Nord Littoral du 19/11/2019 accessibilité, la commission fantôme ?

    Handicap

    Accessibilité: Calais est-il dans l’illégalité?

    Voitures garées sur un trottoir d'une rue de Calais, empêchant les piétons de passer

    Pots de fleurs, poubelles ou voitures garées sur le trottoir : « tout est un obstacle » raconte une bénévole de l’association APF France Handicap. Après deux AVC, Marie* se déplaçait en fauteuil roulant. Aujourd’hui, elle a besoin d’une canne. Sa situation la confronte à des faits qui, pour nous valides, sont invisibles. « Avant, quand je me garais à cheval 5 minutes sur un trottoir, je ne pensais vraiment pas que ça pouvait déranger quelqu’un », se souvient cette maman. Pourtant cette situation l’a mise en danger par la suite. « Quand il a neigé cet hiver, j’ai été obligée de rouler sur la route, comme souvent, puisque dans ma rue il y a toujours des voitures garées sur le trottoir. Une voiture a glissé en freinant et a failli m’écraser. »

    Incivilités et Impunité

    Cette Calaisienne a déposé plusieurs mains courantes pour essayer de faire changer les habitudes et pouvoir utiliser les trottoirs « Même quand la police municipale passe près de places PMR (personne à mobilité réduite) elle ne vérifie pas s’il y a la vignette. Et souvent, ce ne sont pas des personnes en situation de handicap. »

    Des histoires de difficultés et de combats quotidiens, Laura en a plein aussi : entre les trottoirs pas abaissés au niveau des passages piétons comme dans la rue de Valenciennes, ou le poteau en plein milieu du trottoir du pont Curie rendant le passage impossible. Laura se déplace avec une canne et ne peut pas rester debout immobile plus de 10 minutes. « L’été, la ville organise beaucoup d’animations. Pour un concert, j’avais demandé s’il y avait des chaises pour les PMR. On m’a répondu que je n’avais qu’à apporter la mienne. Avec mes problèmes d’équilibre, je ne peux pas. » Pourtant si les deux bénévoles de l’association APF ne tarissent pas d’exemples dans lesquelles leur déplacement est compliqué voire impossible, elles insistent ; « il y a eu énormément de progrès faits à Calais, poursuit Marie, que ce soit en centre-ville, autour de la grande poste ou autour du théâtre. »

    Beaucoup de progrès de faits

    « On sait que tous les commerces ne peuvent pas être mis aux normes. Mais il y a des choses simples qui pourraient être mises en place », renchérit Laura, qui s’est rapprochée de la mairie pour participer à la commission communale d’accessibilité. Obligatoire dans les communes de plus de 5 000 habitants depuis une ordonnance 2014, cette commission est composée d’élus et de membres d’associations représentant des personnes ayant un handicap (sensoriel, physique…) mais aussi les personnes âgées. « On m’a baladée de service en service et on a dit qu’on m’appellerait. » Laura attend toujours le coup de fil.

    Deux heures par an… et pourtant

    La commission aurait bien été créée à Calais. Mais que sur le papier, puis ce qu’à notre connaissance, aucune réunion n’a eu lieu. « Chaque année, elle doit faire un état des lieux de l’accessibilité sur la voirie, les espaces publics et faire des propositions qui visent à améliorer l’accessibilité. On a demandé les rapports de cette commission à la mairie et à la préfecture, on n’a rien eu », détaille Perrinne Anquez, chargée de mission à l’antenne calaisienne d’APF. Selon elle, cette commission « permettrait de faire avancer les choses. » « Je ne comprends pas pourquoi la commission ne se réunit pas à Calais alors que des choses plus compliquées sont mises en place par la mairie » s’interroge Laura. « Ce n’est qu’une réunion de deux heures par an », dit Pierre Leflon, élu au conseil départemental de l’association, qui a participé à la commission de Boulogne. Un manque de considération ? « Souvent, là où ça bouge, ça ne tient qu’à la volonté des élus. »

    Contactée, la mairie ne nous a pas répondu.

  • Accessibilité de l'hyper-centre de Boulogne

    Photo de la rue Victor Hugo qui commence par 2 magasins inaccessibles

    Comme annoncé en Assemblée Générale, nous avons testé l'accessibilité et la conformité réglementaire de 77 commerces de l'hypercentre de Boulogne.

    Si vous êtes intéressés, les résultats complets sont accessibles par ce lien, qui renvoie sur notre compte-rendu complet.

    En synthèse, nous faisons l'analyse suivante :

    • 43 commerces sont accessibles aux fauteuils roulants, souvent avec une aide (porte trop lourde, rampe amovible trop raide, ...) ;
    • 1 seul commerce a mis en avant l'installation d'une boucle pour les malentendants ;
    • En dehors des grandes enseignes qui ont confié les travaux de mise en accessibilité à des cabinets spécialisés, peu ont fait les efforts pour contraster l'affichage afin de faciliter les achats des personnes malvoyantes ;
    • Aucun bar-restaurant de la zone visitée ne dispose de toilettes accessibles ;
    • Seuls neuf commerces disposent du registre public d'accessibilité, obligatoire depuis 2017.

    Pour nous, ces résultats sont plus positifs que l'image qui ressortait de nos entretiens préalables avec les personnes en situation de handicap. Mais il ne faut pas oublier que cette zone est la plus favorable de Boulogne (voirie relativement récente, aucune pente, places réservées à proximité).

    Les commerçants qui ont fait des efforts en matière d'accessibilité indiquent souffrir de l'image mauvaise du Centre Ville liée à ceux de leur confrères qui, impunément, n'ont rien fait. Ceux qui ont pris conscience de la fuite des clients en situation de handicap (20% de la population) vers la cité de l'Europe sont demandeurs d'une valorisation de ces efforts.

    Après avoir initialement refusé de s'associer à nos associations pour cette opération, la mairie de Boulogne s'est déclarée intéressée par ces résultats et accepte d'envisager un partenariat pour aboutir sur un document de la même teneur que celui élaboré par la Communauté Urbaine de Dunkerque, en partenariat avec les Associations.

    Un modèle du genre, qui décrit tout ce qu'une personne en situation de handicap peut faire dans sa ville (démarches administratives, commerces, transport, loisirs, ....), et que je vous invite à parcourir.

    Et n'oubliez pas : si ce partenariat débouche, nous aurons besoin de vous pour visiter les commerces et valider les fiches avant insertion dans cette publication.