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GLOBE HANDICAPS - Page 24

  • Ligne d'écoute pour les personnes en situation de handicap, fragiles ou isolées

    Les salariés et bénévoles régionaux d'APF France Handicap ont monté cette ligne téléphonique, ouverte à tous (adhérents ou non adhérents).

    Elle s'appuie sur les compétences d'un réseau de référents qui sauront répondre à toutes vos questions, vous aider à résoudre vos problèmes, ou simplement rompre votre isolement....

    N'hésitez-pas à nous appeler !

  • Les handicapés, plus concernés que les autres par le coronavirus?

    /Les personnes en situation de handicap ne sont pas vraiment plus exposées au coronavirus que d’autres. Photo Archives Hubert Van Maele
    Les personnes en situation de handicap ne sont pas vraiment plus exposées au coronavirus que d’autres. Photo Archives Hubert Van Maele

    – Les handicapés sont-ils plus fragiles face à la pandémie de coronavirus ?

    « Pas forcément. Si la personne n’a pas d’autre problème que son handicap, elle est comme le reste de la population. Moi, je suis en fauteuil et je n’ai pas d’autre difficulté. Après, il est tout à fait normal que les établissements médico-sociaux soient fermés pour éviter la contagion. Il y a évidemment les myopathes, les personnes atteintes de la maladie de Charcot qui sont plus fragiles face à la pandémie. Mais il serait mensonger de dire que toute la population des handicapés, soit deux millions de personnes en France, est plus fragile. »

     

     

    – Vous parlez de deux millions de personnes en situation de handicap en France. Quelle est la situation dans le Nord et le Pas-de-Calais ?

    « C’est très compliqué d’avoir ces chiffres. Les Maisons départementales de la personne handicapée (MDPH) ne sont pas tenues de communiquer leurs données. »

     

    – Vous mettez en avant la pauvreté des personnes handicapées plutôt que leur éventuelle fragilité face au coronavirus. Pourquoi ?

    « Parce que c’est la plus grande injustice qui nous touche ! Cette situation de pauvreté est liée à l’Allocation pour adulte handicapé (AAH). Avec l’AAH, on est sous le seuil de pauvreté. Selon l’INSEE, le seuil de pauvreté en 2019 était de 1 041 € par mois, l’AAH est à 900 €. Et si vous bénéficiez d’une autre ressource, quelle qu’elle soit, l’AAH diminue encore. Si vous êtes en couple, les revenus de votre conjoint sont pris en compte. En bref, on a le droit d’être handicapé à condition de rester célibataire ! Le handicap est subi par tout l’environnement familial mais, en plus, on réduit les revenus de la famille. »

    Photo de Christine Trepte

    – Cette fragilité financière peut-elle être compensée par du travail adapté ?

    « Pour ceux qui ont une invalidité d’au moins 80 %, le taux de chômage est le double de celui qui sévit en France. Pour la première fois, il a baissé légèrement l’année dernière. Mais on rencontre vraiment des problèmes à l’embauche. Donc, on attend beaucoup d’une loi sur le «déconcubinage» de l’AAH, le fait que les revenus du concubin ou de l’époux ne soient plus inclus dans le calcul de l’AAH. Mais cette loi devait passer au Sénat. Il va falloir patienter. »

  • À Boulogne, l’accessibilité des commerces pour les personnes handicapées est encore à améliorer

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    Article publié sur le site Internet de la Voix du Nord le 16/03/2020

     

    Il y a des choses auxquelles on ne prête attention que lorsqu’on y est confronté. C’est notamment le cas de l’accessibilité des commerces aux personnes en situation de handicap. À Boulogne, une visite de l’hyper-centre avec Suzanne Sergeant, qui se déplace en fauteuil depuis trois ans, nous a permis de dresser un constat : il reste encore du chemin à parcourir.
    Adeline Mullet | 16/03/2020

    Photo de Suzanne Sergeant sur son fauteuil

    À l’entrée d’une boutique boulonnaise sur deux, Suzanne Sergeant, 83 ans, fait face à la même galère : elle ne peut pas y accéder ou du moins pas sans attendre un peu. En fauteuil roulant depuis trois ans maintenant après un AVC qui l’a rendue hémiplégique, la coquette octogénaire née à Boulogne ne laisse pas de place au hasard. « Quand je dois faire quelque chose, je prévois tout », assure celle qui ne « se prive de rien » et qui est « attachée au centre-ville, au marché et aux petits commerces ».

    Photo d'une entrée de commerce avec des marches

    Il suffit de baisser la tête pour se rendre compte que les marches sont omniprésentes à l’entrée des commerces.

     

    Photo de la rampe d'accès devant Brindille

    A contrario, certains commerçants ont installé des rampes et des sonnettes pour permettre aux personnes à mobilité réduite d’accéder aux boutiques..

    Et après cinq minutes à se balader dans Boulogne avec elle, on comprend pourquoi. Rue Thiers, Grande-Rue, rue Faidherbe... les marches sont omniprésentes. « Même si les commerçants ont des rampes, s’il pleut je dois attendre dehors qu’ils l’installent... », raconte Suzanne. À certains endroits du centre-ville, les vendeurs viennent même la servir sur le pas de la porte. « Pas idéal, mais c’est mieux que rien », soupire la Boulonnaise. Dans les restaurants aussi, l’entreprise peut parfois être compliquée, « ce n’est pas rare que les toilettes se trouvent à l’étage ou à la cave ». Place Gustave-Charpentier, elle s’arrête : « Attendez, je pense que je ne peux pas passer avec les boules de béton ». Anodin pour nous, pas pour elle et tant d’autres.

    Les voitures sur les trottoirs, un fléau

    Suzanne Sergeant constate tout de même un mieux dans le centre-ville. « Depuis que les trottoirs ont été refaits rue de la Lampe, c’est bien plus accessible ». Selon elle, seuls ceux de la place Navarin, « bien trop hauts et cabossés », sont vraiment problématiques. Et puis, il y a aussi les voitures qui y sont stationnées, comme rue du Pot-d’Étain ou rue Butor devant le CCAS. « Pour voter pour le président du CCAS, j’ai dû y retourner quatre fois dans la journée à cause des voitures garées. »

    Que dit la loi sur l’accessibilité?

    La loi « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » de 2005 donne dix ans aux établissements qui reçoivent du public (ERP) pour être accessibles à tous les types de handicaps. De leur côté, les bâtiments neufs doivent inclure ces normes dès leur construction. Face à la lenteur des mises en accessibilité, l’État a allongé le délai de trois ans. Dans les faits donc, depuis 2018, tous les EPR sont accessibles.
    Des dérogations sont prévues dans trois cas : une impossibilité technique liée à l’architecture ou à l’environnement, des contraintes de conservation du patrimoine (bâtiments classés), une « disproportion manifeste » entre les améliorations apportées par la mise en accessibilité et leurs conséquences sur l’activité de l’établissement.

    Un test d’accessibilité des commerces boulonnais réalisé par trois associations

    L’APF France handicap, l’Union des malades et handicapés du Boulonnais (UDMHB) et Globe handicaps ont réalisé, en septembre et octobre 2019, un test d’accessibilité dans 77 commerces du centre-ville de Boulogne. Selon leur étude, 43 commerces sont accessibles aux fauteuils roulants (moyennant une aide), tandis que 20 sont complètement inaccessibles. Il ressort aussi qu’aucun bar-restaurant visité ne dispose de toilettes accessibles.
    Les trois associations se sont également associées pour interpeller les candidats aux élections municipales dans le Boulonnais. Dans un courrier, les trois associations déroulent les douze propositions sur lesquelles elles souhaitent que les futurs maires s’engagent. Parmi elles : permettre à chacun d’assister aux réunions de conseil municipal ou encore organiser dans les écoles accueillant des enfants en situation de handicap des temps de rencontres et de sensibilisation.