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GLOBE HANDICAPS - Page 20

  • Plateforme Gardons le lien

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    Confinement et Covid-19: les personnes handicapées vouées à l’isolement

     

    Quels impacts ont l’épidémie et le confinement sur les personnes en situation de handicap ?

    Olga Meurisse, directrice territoriale Nord-Pas-de-Calais  : « Leur quotidien est très compliqué avec le risque d’aggravation de l’isolement social… Depuis la mise en place de la plateforme «Gardons le lien», nous recevons beaucoup d’appels pour des besoins très variés : achats de première nécessité, gestes de la vie courante. Le nombre d’aide humaine a fortement diminué quand il n’est totalement pas supprimé. »

    Parviennent-elles à se protéger ?

    O. M.  : « Le problème majeur pour les personnes en situation de handicap réside dans le fait qu’il est impossible de respecter les gestes barrières, de tousser dans son coude, de se laver les mains, de maintenir un mètre de distance, d’autant que les protections (masques, blouses…) ne sont disponibles que pour les soignants. Imaginez une personne qui doit faire appel à une tierce personne pour tous les gestes de la vie quotidienne. Heureusement, peu à peu les choses évoluent, par exemple les particuliers employeurs peuvent désormais récupérer des masques en pharmacie en présentant leur reçu fiscal. Toutefois, le problème demeure pour les aidants familiaux qui sont les oubliés du système avec le stress permanent de contaminer leur proche aidé. »

    Quid du suivi médical ?

    O.M.  : « La plupart subissent une suspension des séances de kiné et cela les perturbe beaucoup car elles craignent de perdre leur agilité musculaire, leur autonomie… Tous les rendez-vous médicaux sont reportés sans maîtrise du délai… Nous percevons fortement, grâce à notre ligne d’écoute, beaucoup d’anxiété face à cette période si particulière »

    Que proposez-vous à travers votre plateforme d’écoute ?

    O.M.  : « Cette plateforme offre la possibilité de garder le lien avec notre réseau. Elle permet aux adhérents, aux usagers des établissements qui ont choisi d’être confinés chez eux mais aussi à toute personne en situation de handicap, aux aidants, aux familles… d’être écoutés, de trouver des solutions, de parler à quelqu’un pour briser la solitude, de se distraire, de faire une activité ou de dédramatiser la situation de confinement. En outre, nous montons une convention pour que la plateforme soit accessible aux personnes sourdes ou malentendantes… Lorsque nos écoutants décèlent la nécessité de relayer la demande pour une réponse plus spécifique, ils s’appuient sur nos référents territoriaux. Un réseau interne APF France handicap d’assistant.e.s sociales.aux, psychologues, ergothérapeutes est aussi mobilisé ».

     

    Plateforme « Gardons le lien », 03 62 02 90 10.

  • Ligne d'écoute pour les personnes en situation de handicap, fragiles ou isolées

    Les salariés et bénévoles régionaux d'APF France Handicap ont monté cette ligne téléphonique, ouverte à tous (adhérents ou non adhérents).

    Elle s'appuie sur les compétences d'un réseau de référents qui sauront répondre à toutes vos questions, vous aider à résoudre vos problèmes, ou simplement rompre votre isolement....

    N'hésitez-pas à nous appeler !

  • Les handicapés, plus concernés que les autres par le coronavirus?

    /Les personnes en situation de handicap ne sont pas vraiment plus exposées au coronavirus que d’autres. Photo Archives Hubert Van Maele
    Les personnes en situation de handicap ne sont pas vraiment plus exposées au coronavirus que d’autres. Photo Archives Hubert Van Maele

    – Les handicapés sont-ils plus fragiles face à la pandémie de coronavirus ?

    « Pas forcément. Si la personne n’a pas d’autre problème que son handicap, elle est comme le reste de la population. Moi, je suis en fauteuil et je n’ai pas d’autre difficulté. Après, il est tout à fait normal que les établissements médico-sociaux soient fermés pour éviter la contagion. Il y a évidemment les myopathes, les personnes atteintes de la maladie de Charcot qui sont plus fragiles face à la pandémie. Mais il serait mensonger de dire que toute la population des handicapés, soit deux millions de personnes en France, est plus fragile. »

     

     

    – Vous parlez de deux millions de personnes en situation de handicap en France. Quelle est la situation dans le Nord et le Pas-de-Calais ?

    « C’est très compliqué d’avoir ces chiffres. Les Maisons départementales de la personne handicapée (MDPH) ne sont pas tenues de communiquer leurs données. »

     

    – Vous mettez en avant la pauvreté des personnes handicapées plutôt que leur éventuelle fragilité face au coronavirus. Pourquoi ?

    « Parce que c’est la plus grande injustice qui nous touche ! Cette situation de pauvreté est liée à l’Allocation pour adulte handicapé (AAH). Avec l’AAH, on est sous le seuil de pauvreté. Selon l’INSEE, le seuil de pauvreté en 2019 était de 1 041 € par mois, l’AAH est à 900 €. Et si vous bénéficiez d’une autre ressource, quelle qu’elle soit, l’AAH diminue encore. Si vous êtes en couple, les revenus de votre conjoint sont pris en compte. En bref, on a le droit d’être handicapé à condition de rester célibataire ! Le handicap est subi par tout l’environnement familial mais, en plus, on réduit les revenus de la famille. »

    Photo de Christine Trepte

    – Cette fragilité financière peut-elle être compensée par du travail adapté ?

    « Pour ceux qui ont une invalidité d’au moins 80 %, le taux de chômage est le double de celui qui sévit en France. Pour la première fois, il a baissé légèrement l’année dernière. Mais on rencontre vraiment des problèmes à l’embauche. Donc, on attend beaucoup d’une loi sur le «déconcubinage» de l’AAH, le fait que les revenus du concubin ou de l’époux ne soient plus inclus dans le calcul de l’AAH. Mais cette loi devait passer au Sénat. Il va falloir patienter. »